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Le Maroc déclenche une opération d’urgence nationale après les inondations meurtrières ayant fait des dizaines de victimes
Face à une catastrophe climatique d’une ampleur rare, le Maroc mobilise ses ressources pour répondre à l’urgence. Des pluies torrentielles et des chutes de neige exceptionnelles ont frappé le royaume en ce mois de décembre 2025, plongeant plusieurs régions dans le deuil et le chaos. Au cœur de cette crise, la ville de Safi paie le plus lourd tribut humain, tandis que les autorités déploient un plan d’aide massif pour soutenir les sinistrés.
Une opération d’urgence nationale pour 73 000 foyers sinistrés
Le gouvernement marocain a officiellement lancé, ce mardi, une vaste opération d’urgence destinée à porter secours aux populations touchées par les intempéries hivernales extrêmes. Ce programme de soutien cible environ 73 000 ménages répartis sur 28 provinces, actuellement isolées par la neige ou dévastées par les eaux. Les autorités, en coordination avec la sécurité civile, orchestrent la distribution de denrées alimentaires, de couvertures et de matériel de première nécessité pour pallier les besoins immédiats.
Cette mobilisation intervient alors que les services météorologiques maintiennent un niveau de vigilance élevé. Une alerte rouge a été émise pour les montagnes du Haut Atlas, où l’on attend jusqu’à 80 cm de neige, accompagnée de températures glaciales. Parallèlement, une alerte orange pour fortes pluies reste en vigueur dans les régions du centre et du nord, compliquant les opérations de sauvetage et d’acheminement de l’aide.

La tragédie de Safi : une ville submergée en quelques heures
Le bilan humain le plus lourd a été enregistré dans la ville côtière de Safi. Dimanche dernier, des crues soudaines ont transformé les rues en torrents de boue dévastateurs. En l’espace d’une heure seulement, un déluge s’est abattu sur la cité, surprenant les habitants et piégeant de nombreux commerçants dans leurs boutiques.
Le quartier de Bab Chabaa a été particulièrement meurtri, avec des niveaux d’eau atteignant par endroits quatre mètres de hauteur. Les rapports officiels font état d’au moins 37 victimes, un chiffre qui témoigne de la violence du phénomène. Environ 70 habitations et commerces ont subi des dégâts majeurs, balayés par la puissance des flots.
Les récits des survivants décrivent des scènes de panique absolue. Des témoins racontent comment des commerçants, tentant de protéger leurs biens en s’enfermant dans leurs échoppes, se sont retrouvés pris au piège par la montée rapide des eaux. Cette catastrophe soulève des questions cruciales sur la planification urbaine résiliente et la capacité des infrastructures actuelles à faire face à des événements climatiques extrêmes.
Infrastructures et responsabilité : l’heure des comptes
Au-delà de l’émotion, l’heure est à l’analyse des causes structurelles ayant amplifié ce drame. Le parquet a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer si des défaillances au niveau des infrastructures d’assainissement ont contribué à l’ampleur de la tragédie. Bien que les précipitations aient été intenses, la question de l’entretien des réseaux de drainage est au centre des débats.
Cette situation rappelle douloureusement l’effondrement récent de deux bâtiments dans la ville historique de Fès, ayant coûté la vie à 22 personnes. Ces événements successifs mettent en lumière la fragilité du tissu urbain face aux aléas et renforcent les demandes de reddition de comptes émanant de la société civile, exigeant des normes de construction plus strictes et une meilleure maintenance.
Le paradoxe climatique marocain : de la sécheresse au déluge
Ce déchaînement des éléments survient dans un contexte climatique paradoxal. Le Maroc sort de sept années consécutives de sécheresse sévère ayant épuisé les nappes phréatiques et les retenues d’eau. L’année précédente a d’ailleurs été enregistrée comme la plus chaude jamais observée dans le royaume. Les climatologues soulignent que ce réchauffement global rend les tempêtes plus imprévisibles et violentes en Afrique du Nord.
Si ces pluies pourraient théoriquement bénéficier aux réserves des barrages, leur intensité torrentielle sur des sols durcis par la sécheresse favorise le ruissellement plutôt que l’infiltration, augmentant le risque d’inondations éclairs. La gestion de ces phénomènes extrêmes devient un enjeu économique majeur pour le pays.
| Zone Géographique 🌍 | Type d’Alerte ⚠️ | Prévisions Météo 🌨️ | Impact Principal |
|---|---|---|---|
| Haut Atlas | Rouge | Neige (80 cm), Gel | Isolement des villages, coupures de routes |
| Centre & Nord | Orange | Pluies torrentielles | Crues d’oueds, inondations urbaines |
| Safi (Côtier) | Sinistré | Décrue progressive | Dégâts matériels lourds, bilan humain élevé |
| Rabat (Sud-Est) | Vigilance | Neige (50 cm) | Températures négatives |
Solidarité et reconstruction : les prochaines étapes
Face à l’adversité, la solidarité nationale s’organise. Les écoles de Safi resteront fermées pour une durée minimale de trois jours, le temps de déblayer les axes routiers obstrués par la boue et les débris. Les hôpitaux continuent de prendre en charge les blessés, dont certains sont toujours en soins intensifs. L’objectif immédiat est de sécuriser les survivants et de rétablir les services essentiels.
Pour l’avenir, le Maroc devra impérativement intégrer ces nouvelles donnes climatiques dans ses stratégies de développement. Cela passera par des expertises techniques nécessaires pour redimensionner les ouvrages d’art et les canalisations des villes côtières. La protection des citoyens et la pérennité de l’activité économique en dépendent directement.
Voici les actions prioritaires déployées sur le terrain :
- 🚑 Évacuation sanitaire : Transfert des blessés graves vers les hôpitaux régionaux et soutien psychologique aux familles des victimes.
- 🍲 Aide alimentaire : Distribution de kits de nutrition et d’eau potable aux 73 000 foyers isolés.
- 🚜 Rétablissement des accès : Déploiement d’engins de génie civil pour dégager les routes de montagne et les artères de Safi.
- 🔍 Inspection technique : Audit d’urgence des bâtiments fragilisés par les eaux pour prévenir de nouveaux effondrements.
- 💧 Gestion hydrique : Surveillance accrue de la gestion des eaux pluviales pour éviter le débordement des retenues collinaires.
La reconstruction prendra du temps, mais la réactivité des services de l’État et l’élan de solidarité des Marocains constituent le premier rempart contre cette catastrophe naturelle. L’économie locale, bien que touchée, devra faire preuve de résilience pour surmonter cette épreuve climatique majeure.
Quelles zones sont les plus touchées par les intempéries de décembre 2025 ?
La ville de Safi a été la plus durement touchée par des crues éclairs meurtrières. Parallèlement, 28 provinces, notamment dans le Haut Atlas et le sud-est de Rabat, subissent des tempêtes de neige et des pluies torrentielles.
Comment le gouvernement marocain réagit-il à cette catastrophe ?
Une opération d’urgence nationale a été lancée pour aider 73 000 foyers. Elle comprend la distribution de nourriture, de couvertures et le déploiement de la sécurité civile pour les sauvetages et le déblaiement.
Pourquoi les inondations à Safi ont-elles été si meurtrières ?
L’intensité soudaine des précipitations, combinée à une topographie spécifique et potentiellement à des défaillances du système de drainage, a provoqué une montée des eaux fulgurante (jusqu’à 4 mètres) dans le quartier de Bab Chabaa, piégeant les habitants.
Y a-t-il un lien entre ces inondations et le changement climatique ?
Oui, les experts notent que le réchauffement climatique intensifie les phénomènes météorologiques en Afrique du Nord, rendant les tempêtes plus imprévisibles et violentes, surtout après de longues périodes de sécheresse.
Curieuse du moindre indicateur, Laila décrypte l’économie marocaine comme une horlogerie fine. Elle aime transformer des chiffres bruts en analyses claires, nuancées, et toujours contextualisées. Son credo : rendre l’info économique compréhensible sans jamais la simplifier.